
TPE Harcèlement scolaire
et cyber-harcèlement
Dans le cadre de notre TPE, nous avons posé des questions à une psychologue qui à bien voulu nous répondre et nous aider à mieux comprendre ce phénomène. Voici son interview :

Comment définiriez vous le harcèlement scolaire ?
Par expérience dans les établissements scolaire, on trouve souvent des jeunes qui se retrouvent dans des situations où ils sont victimes des moqueries, victimes de coups, parce que ça passe à la fois par les mots et par les gestes, d'une autre personne ou d'autres personnes. Et ça peut avoir pour conséquences une perte de confiance en soi, parce que ce que je repère moi c'est que les jeunes qui vivent ça ils adhèrent à ce qu'ils disent ou à ce que font les autres. Du coup, si on leurs dit « t'es gros t'es gros t'es gros » ils pensent qu'ils sont gros. Et après ça devient négatif, ça devient un cercle vicieux. Je crois que c'est ça le point important, c'est le cercle vicieux et l'impression d'être coincé dans un secret (il faut pas parler, on peut pas parler) et ça devient de la maltraitance psychologique.
Il y a la loi réelle et la loi symbolique. C'est à dire que normalement constitué, on nous a pas donner un nom.
Quels sont les signes qui montrent qu'un enfant est harcelé, comment les parents peuvent s'en apercevoir ?
Là où je pense qu'il faut s’inquiéter c'est lorsqu'il y a de l'isolement social, des angoisses pour venir à l'école, un désinteré pour ce milieux là, de la tristesse, et puis une dévalorisation à mon avis du jeune. C'est a dire « j'suis nul, j'vais pas y arriver ». Et peut-être si on va plus loin, parce qu'il faut quand même savoir que dans le harcèlement scolarisé il y a des tentatives de suicide, quelque chose du côté d'une perte d'élan vital, une perte d’intérêt pour le monde en général.
Lorsqu'un cas d'harcèlement scolaire est détecter, comment se passe la prise en charge ?
Moi dans les lycée/collèges ou même les petits, souvent c'est soit un adulte qui repère qu'un enfant ou un jeune va mal et l'oriente vers moi, soit c'est le jeune qui sens qu'il n'y a plus de porte de sortie, et comme ici il y a le secret professionnel, il sait qu'il va pouvoir parler en confidentialité. En fonction de ce qui se joue, soit, donc moi je prend en charge le jeune, c'est que de la parole, je l'amène à expliquer ce qu'il se passe, je lui fait du soutien moral en fait qui l'amène à se revaloriser mais si je sens qu'il y a un danger ça peut faire l'objet d'un signalement. C'est à dire que quand c'est comme ça je demande toujours l'autorisation au jeune pour qu'on puisse en parler à mon supérieur hiérarchique (au directeur) pour que ce jeune puisse être protégé. Ça toujours avec l'accord du jeune.
Et pour l'harceleur, est-il pris lui aussi en charge ?
C'est important déjà qu'il soit arrêté, donc par la loi. Et ensuite je pense que oui, c'est aussi important qu'il soit pris en charge. Alors c'est moins évident du côté de l'agresseur parce que vous pouvez avoir celui qui reconnaît ses tort et du coup on peut travailler dessus, et il y a ceux qui ne sont pas d'accord et ça c'est de l'injonction où il faut qu'il travaille ça mais par obligation.
Selon vous, est-ce qu'il aurait quelque chose qui amènerait un enfant à être harceleur ?
J'ai une théorie un peu la dessus, alors il peut y avoir un phénomène de répétition, c'est à dire un jeune qui dans son entourage se retrouve un peu pris dans le fait de se moquer, de descendre l'autre, et donc il va répéter ça. Après moi je pense que celui qui en arrive à écraser l'autre narcissiquement, c'est que lui même doit être très fragile au niveau narcissique. L'exemple c'est « j'écrase l'autre pour qu'il soit inférieur à moi et du coup je me sens plus fort ». Et tout ça, c'est important, c'est inconscient. C'est à dire que je pense que l'agresseur n'a pas conscience que ce qu'il dit quand il agresse. Il peut aussi y avoir des victimes harcelées, qui ne sont pas fragiles, qui se sentent très bien, mais qui un moment se retrouvent abîmés parce que vous avez des personnes qui vont être dans la situation de harceler l'autre qui ne vont pas lâcher. Par exemple, les problématiques autour de la séparation, les personnes qui vont être en difficultés à être seules, qui vont par exemple nouer une amitié avec une personne, ça va être très fort pour eux parce qu'ils ont du mal à être proche de l'autre, et si cette amitié s'arrête ils vont avoir tendance à aller harcelé l'autre comme pour le tenir. Sauf que c'est inadapté. Donc en fait il n'y a pas de types, c'est vraiment qu'est-ce qu'il se joue à ce moment là.
Selon vous, est-ce qu'il y aurait un « comportement type » qui pousserait un enfant à se faire harcelé ?
Je ne pense pas qu'il y ai un comportement type parce que je pense que toutes les victimes de harcèlement sont bien différentes. Après il peut y avoir une tendance à se mettre un peu en danger, des personnalités un peu fragiles qui du coup peuvent se retrouver sans possibilité de se défendre de l'autre.
Que conseillerez-vous à un enfant harcelé et à sa famille ?
La première chose je lui conseillerait d'en parler au directeur de l'établissement et à la police ou à la gendarmerie, en tout cas à la loi. Parce que même si il n'y a pas de suite, je pense que c'est très important que la victime soit reconnue en tant que victime et que l'agresseur soit reconnu aussi en tant qu'agresseur. Ensuite dans un deuxième temps je proposerait un suivi psychologique pour justement travailler sur sa partie psychologique, sur l'aspect fragile. Et après j'essaierais d'aller chercher du côté de qu'est ce que le jeune/l'enfant aime, un sport/une activité/ ou autre, et j'orienterai vers ça pour qu'il puisse se sentir un peu mieux.
Le point final : Je pense que le harcèlement crée un lien, un lien qui est toxique tant du côté de la victime que du côté de l'agresseur.